mercredi 13 novembre 2013

SOS Titanic

Voilà un jeu qui, à la base, part plutôt mal pour me séduire. 
Il faut dire que l'adaptation du jeu de solitaire de Windows sur fond de naufrage du Titanic a de quoi laisser perplexe. Heureusement pour le joueur, l'écoute de Céline Dion n'est pas obligatoire en jouant.
Je suis sûr que peu de joueur savent ou imaginent qu'il y a encore quelques années quand on voulait faire une partie de solitaire ou de réussite on sortait son bon vieux paquet de carte et que l'on n'allumait pas son ordi ou son smart phone. Certes la réussite est un jeu assez basique mais cela peu détendre quand on a quelques minutes à tuer et que l'on ne veut pas se compliquer la vie.

Fort de ce principe deux auteurs de jeux français prolifiques (Bruno Cathala et Ludovic Maublanc) ont décidé de retravailler la mécanique du bon vieux solitaire en le thématisant. L'idée peut surprendre de prime abord mais pourquoi pas.
Le jeu nous propose donc de revivre le naufrage du Titanic et d'essayer de sauver le plus de passager possible avant que le bateau ne coule.
Les cartes traditionnelles (cœur, carreau, trèfle et pique) sont remplacées par des cartes spéciales représentant les passagers du bateau. Ces cartes sont constituées de deux séries de 17 cartes représentant les passagers de deuxième classe (numérotées de 1 à 17) et de deux séries de 13 cartes représentants ceux de première classe (numérotées de 1 à 13).
Le 1 représente la chaloupe de sauvetage et remplace l'As et les cartes 13 ou 17 (selon la classe) représentent un pont du navire et remplace le Roi.
Comme dans une réussite classique ces cartes/passagers vont être disposées dans le désordre et face cachées en plusieurs rangées plus une pioche. Il va falloir les ré agencer de façon à les sauver sans croiser les passagers de première et de seconde classe (on ne mélange pas les torchons avec les serviettes non mais).
Pour enrichir le concept, les auteurs ont rajouté plusieurs éléments.
Tout d'abord un livret servant de support de jeu et dont chaque double page représente une étape dans le naufrage du bateau. À chaque fois que l'on ne va plus pouvoir poser de carte ou que l'on va devoir remélanger la pioche, on devra tourner une nouvelle page et avancer dans le naufrage en se rapprochant de la fin de partie. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages du livret l'aire de jeu diminue restreignant le nombre de colonne où disposer ses cartes.
Chaque joueur va également avoir un personnage à choisir ou tirer au hasard en début de partie et qui va influer sur le jeu par le biais de capacités différentes (nombre de cartes pouvant être tirée, pouvoir spécial, nombre de cartes action au départ).
Les joueurs vont également pouvoir s'aider de cartes Action permettant de faire des actions spéciales en cours de partie (ré agencer les premières cartes de la pioche, redéployer les passagers entre deux colonnes, rechercher une carte dans la défausse, etc...). Ces cartes s'obtiennent en début de partie et à chaque fois que l'on doit tourner une page du livret faute d'avoir pu poser une carte.
La partie prend fin soit si l'on est parvenu à sauver tout les passagers avant le naufrage du Titanic ou au moment où ce dernier sombre corps et âmes. Selon le cas on va additionner la valeur des plus grosses cartes passagers sauvées dans chaque série, plus la valeur de la page où l'on a fini le jeu et éventuellement si l'on a sauvé tout le monde les séries continues de cartes avec le symbole ancre. Le score ira de 0 (enfin là il faut le faire exprès) à 100 (avec un score parfait). Pour donner une idée si cette échelle avait été appliqué pour le naufrage historique l'équipage aurait marqué 19 points...

Le jeu est vendu comme un coopératif pour un à cinq joueurs. Personnellement, je n'y ai joué que seul et je reste assez sceptique sur son intérêt à plusieurs joueurs. Je trouve en effet que le jeu risque comme pour beaucoup de coopératif d'être monopolisé par un seul joueur. Même si le jeu prévoit des rôles spécifiques pour le jeu à plusieurs je le trouve bien mieux adapté pour le jeu en solo.
Les illustrations sont très réussies et donnent au jeu un côté ancien assez séduisant. Mon seul reproche sur la forme du jeu porte sur les cartes. J'aime bien protéger les cartes de mes jeux histoire de pouvoir les mélanger facilement et sans les abîmer (j'ai quelques problèmes de motricité fine). Malheureusement, leur format est atypique et il n'existe pas à ma connaissance de protection à ce format.

Au final, le jeu est simple et efficace. Ces ajouts de règles renouvellent énormément le concept. Si effectivement la mécanique du solitaire est bien là, elle est très enrichie. On prend plaisir à enchaîner les parties et à essayer de battre son score.
Pour reprendre la punch line des auteurs (non dépourvus d'humour), il s'agit d'un bon solitaire thématique et immersif...

Legendary - Fantastic four

Je viens enfin de mettre la main sur mon exemplaire de la deuxième extension d'un de mes jeux préféré de Deck building à savoir Legendary - Marvel.

Il s'agit là de la première "petite" extension du jeu avec seulement 100 nouvelles cartes. Pour rappel l'éditeur Upper Deck, a annoncé que l'on aurait droit tout les ans à deux petites extensions de 100 cartes (une à l'automne et l'autre au printemps) et une grosse extension de 350 cartes pendant l'été (Dark City pour l'été 2013) D'ors et déjà on sait que la prochaine petite extension à paraître en février prochain sera consacrée à l'univers de Spider-Man.

Mais revenons à nos moutons. Cette extension met à l'honneur un groupe de personnages emblématiques de l'univers Marvel complètement oublié du jeu de base : les Quatre Fantastiques.
100 cartes c'est bien et c'est pas beaucoup à la fois. En effet, résumer l'univers de ce célèbre groupe en aussi peu de carte c'est un peu délicat et il y a fallu faire des choix qui ne satisferont peut être pas tout le monde.

Pour commencer, et c'est la moindre des choses, on retrouve donc les Quatre Fantastiques avec leur 14 cartes respectives : Mr Fantastic, Invisible Woman, Human Torch et Thing. Histoire de compléter ce set de héros, nous avons droit en plus à un personnage emblématique de la série : le Silver Surfer.
Ces nouveaux héros introduisent un nouveau type de pouvoir : Focus. Les cartes dotées de ce pouvoir permettent d'utiliser des points de recrutement pour activer leur capacité spéciale.
Comme les matheux l'auront calculés cela fait déjà 70 cartes sur les 100 de la boites résultat il ne reste plus trop de place.
On a donc droit à deux Masterminds avec leur équipe de vilains attitrés. Tout d'abord Mole Man (l'homme taupe) avec ses vilains les Subterraneas et enfin le puissant Galactus avec ses Heralds. Les deux factions sont intéressantes et introduisent chacune une nouvelle règle.
Le Mole Man paraît faible de prime abord mais il gagne en puissance à chacune des créatures souterraines qui s'enfuient et justement son Masterstrike fait que les créatures souterraines présentent dans la ville s'enfuient automatiquement. De plus, ces mêmes créatures doivent impérativement être vaincus sur la case de la rue sous peine de s'y réfugier en boucle.
Galactus et ses hérauts tapent fort, très fort et vont être particulièrement difficile à défaire. À chaque Masterstrike Galactus détruit ni plus ni moins qu'un quartier de la ville qui va se réduire rapidement à une peau de chagrin. Heureusement, ils sont chacun sensible à un ou plusieurs type de pouvoir de héros.
Le paquet se termine avec quatre nouveaux Schemes avec des menaces typiques des aventures des Fantastic Four.

Si ce paquet de carte est intéressant il n'est pas dépourvu de reproche. Ces derniers sont d'ailleurs pour beaucoup les mêmes que ceux que je reprochais aux précédentes boites.
Tout d'abord, et pour moi c'est le plus gênant, les sets de cartes des 5 nouveaux héros ne sont pas dessinés par le même illustrateur que celui des précédents héros. Le style est plus grossier et assez cartoony. Cela tranche pas mal à mon goût avec la ligne graphique du jeu. C'est d'autant plus surprenant que les autres cartes de l'extension (Masterminds et vilains) sont elles toujours illustrées par l'ancien dessinateur...
Deuxième reproche, je trouve dommage que les sets de vilains ne soient encore composés que de 4 cartes en double exemplaire. Galactus a tout de même eu plus de 4 hérauts différents. Les moloids de l'homme taupe deviennent des vilains alors qu'ils auraient davantage fait de bon Henchmen.
Il n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une très bonne extension qui renouvelle encore une fois cet excellent jeu.

It's clobberin time !!!!


mardi 12 novembre 2013

Revival tome 1 et 2

Fort du succès de sa série phare The Walking Dead, Delcourt se lance dans la publication d'une autre série fantastique américaine : Revival.
Cette série est publiée aux USA par Image Comics depuis l'été 2012 est continue toujours à ce jour. De prime abord, on pourrait dire encore une histoire de Zombie pour surfer sur la mode mais dès les premières pages on découvre un autre univers et un autre traitement qui fait que Revival n'est pas un N-ième clone de Walking Dead.

Ne comptez pas trouver de Zombie en décomposition et de survivants luttant contre l'adversité d'un monde post-apocalyptique. 
L'histoire ce passe de nos jours dans une petite ville du centre des USA en plein cœur de l'état rural du Wisconsin où, le lendemain du premier de l'an, des morts reviennent à la vie. 
Ici pas d'armée de morts décérébrés traquant les vivants mais des gens normaux (ou presque) revenant à la vie dans leur apparence normale. Ils ne sont pas une légion, tout au plus une vingtaine de cas identifiés.
Les autorités et la population sont au courant de ce phénomène que personne n'explique. Le gouvernement, dans l'attente de l'évaluation de la menace posée par ces revenants (épidémie, invasion, etc...), a décidé de mettre la ville en quarantaine. Cela autant pour éviter la fuite des revenants dans la nature que pour éviter que les malades et autres illuminés n'envahissent la ville en recherche d'une hypothétique vie éternelle.

La série va raconter ce qui a fait revenir ces personnes et comment les vivants peuvent cohabiter avec leurs proches théoriquement mort. 
Très vite on va découvrir que certains des ces revitalisés sont peut être là pour finir quelques choses laissées en suspend à leur mort ou se venger de ceux qui les ont tuer. De plus, de mystérieuses silhouettes fantomatiques commencent à être vue par certains. 
Petit à petit, on va découvrir que des habitants de la petite ville de Wasau, où se déroule l'histoire, ont de lourds secrets à cacher et qui refont surface...

Cette nouvelle série est réalisée par un duo avec Tim Seeley au scénario (Witcheblade, GI Joe,...) et Mike Morton au dessin (Queen & Country, Runaways,...). Ces deux auteurs ne sont pas des célébrités mais ils nous livrent ici un très bon travail. On sent que l'histoire en a sous la pédale et que la ville de Wasau n'a pas finie de nous livrer ses secrets. Le dessin est très agréable, bien mis en couleur et sert à merveille l'histoire. Les personnages, profondément humains, sont très attachant. L'histoire est très rythmées (les 11 premiers numéros se déroulent sur une poignée de jours) et l'on alterne perpétuellement entre les intrigues.

À la lecture de ces deux premiers tomes, regroupant les 11 premiers numéros de la série, on retrouve l'ambiance d'autres œuvres. 
Tout d'abord pour le téléspectateur français abonné à Canal Plus, le parallèle avec la série "Les revenants" diffusée en début d'année est évident. Le traitement est néanmoins différents car ici les revitalisés évoluent au grand jour et sont connus de tous ou presque. 
La deuxième référence pour moi est celle du roman de Stephen King "Under the dome" car on y retrouve le concept de la petite ville moyenne du centre des USA coupée du reste du monde par un événement surnaturel et gangrenée par de lourds secrets. Le résultat final est néanmoins très différents de ces deux œuvres et encore plus de Walking Dead avec lequel il n'a aucun rapport.

Bien que le style graphique puisse laisser penser le contraire de prime abord, ce comic est définitivement destiné à un public averti de part la violence de certaines scènes assez gore. Les auteurs en profitent également pour faire une critique de l'Amérique profonde avec ses rednecks racistes et ses intégristes religieux.
A noter qu'une fois encore il y a un projet d'adaptation aux USA en série télé de cette série Comics.

Au final, j'ai adoré cette série qui pour moi est une superbe série fantastique bien supérieure à Walking Dead devenu bien poussif ces derniers temps. Encore une série que j'espère pouvoir suivre longtemps.

lundi 11 novembre 2013

Un an déjà

Il y a un an de cela, coincé chez moi par un dimanche pluvieux, je me suis dis : et si je faisais un blog !
Je ne connaissais rien à la création de blog et n'avais pas vraiment d'idées concrètes de ce que je voulais faire mais j'étais motivé.

Résultat, une douzaine d'heures de travail plus tard, L'antre du capitaine Némo était mise en ligne avec un tout premier article le dimanche 11 novembre 2012. 
Tout n'était pas parfait loin de là, mais le principal y était déjà à savoir la charte graphique avec ses codes couleurs.

Comme je le souhaitais ce blog me ressemble et parle de qui je suis et de ce que j'aime. C'est un peu un capharnaüm de plein de chose mais c'est le reflet de ce qui se passe dans ma tête.
Au delà de mes passions, il m'a permis de parler de mon syndrome d'asperger à plusieurs personnes de mon entourage qui savaient que j'étais différents sans trop savoir pourquoi. En effet, ce blog m'a servis à faire mon coming-out et à trouver un équilibre que je je soupçonnais pas. Grâce à lui j'ai pu entrer en contact avec certaines personnes autour des sujets abordés.

En un an j'ai écris plus de 200 articles pour un total de 22 222 pages lues soit en moyenne plus de 110 visites par articles.
Certes la statistique a été légèrement faussée par des tentatives répétées de sites étrangers bien décidés à me pourrir deux articles sur ces 6 derniers mois en cherchant à y poster des publicités en commentaires. Résultat ces deux articles récoltent 3 000 visites à eux seuls... Cela m'a obligé à sérieusement restreindre les règles de dépôt de commentaire histoire de ne pas être sollicité 20 fois par jour pour approuver des spams....

Au final, le bilan est très positif et je pense encore continuer à faire vivre ce blog.

Si cela vous dit accompagnez moi histoire de faire encore un bout de chemin ensemble le long d'une nouvelle année...


mardi 5 novembre 2013

Battle Pape

Robert Kirkman est un scénariste à succès surtout connu pour sa série The Walking Dead qu'il écrit depuis 2003 chez Image. Avant cette série phare il s'était livré à l'écriture d'une série de jeunesse beaucoup moins connue : Battle Pape.

En effet, de 2000 à 2002, il a écrit 14 numéros de cette série comics indépendant avec son complice de l'époque Tony Moore au dessin. C'est ce même Tony Moore qui a dessiné les 6 premiers numéro de Walking Dead avant de céder sa place à Charlie Adlard sans savoir le succès qu'allait rencontrer la série. 
Battle Pape est une serie de super héros assez originale mettant en scène un Pape guerrier avec son side kick Jésus combattant les démons.
 
Avant toute chose il convient de bien préciser que Battle Pape est une série très très très très particulière qui risque de déplaire à beaucoup. En effet, si vous êtes un fervent chrétien et que le moindre sacrilège vous donne envie de chercher du petit bois pour allumer un bûcher passez vite votre chemin car cette série n'est pas à mettre entre toutes les mains. 
Si en revanche vous ne vous choquez pas pour un rien, que vous aimez l'humour décalé et noir, que la vulgarité ne vous effraie pas alors ce comics est peut être fait pour vous.

Le pitch pose déjà l'histoire : le jugement dernier est arrivé mais Dieu n'a pas jugé les hommes digne de rejoindre le Paradis. Même le pape, un sacré queutard, n'a pas été jugé digne. Résultat, les portes de l'Enfer s'ouvrent sur terre et les démons se déversent en masse sur l'humanité. Il s'en suit une guerre qui va ravager les deux camps et, pour éviter l'extermination, les humains et les démons décident de vivre ensemble sur Terre. Conscient de la fragilité de la place des hommes, Dieu décide de confier des super-pouvoirs au Pape défroqué pour qu'il aide les hommes et lui confie la garde de son fils Jésus.

Battle Pape est une série tout sauf sérieuse et Kirkman s'amuse à être particulièrement irrévérencieux : le pape est un obsédé sexuel violent et égoïste et Jésus un baba cool nigaud.
Les 14 numéros de cette série sont particulièrement savoureux à lire si peut que l'on fasse preuve d'une grande ouverture d'esprit. En effet, Kirkman se permets tout et bien plus encore et en d'autre temps il serait sûrement passé au bûcher pour cela. 
L'humour est très noir et assez crue. Le thème fera peut être penser au film Dogma sortie deux ans avant.
Comme je le disais au début, il s'agit d'une œuvre de jeunesse aussi bien pour Kirkman que pour Moore. Les premiers numéros sont donc assez brouillon mais le tout s'améliore assez rapidement tant pour l'histoire que pour les dessins.

Ce comics a été traduit en France dans une édition intégrale chez l'éditeur Stara en 2010 dans la version d'origine du comics, soit une version en noir et blanc. Si cela passe plutôt bien la majeure partie du temps, certaines planches sont tout de même un peut difficile à lire car trop sombre.

Au final, un comics sympa et irrévérencieux à lire pour passer un bon moment sans se prendre la tête.

dimanche 3 novembre 2013

"Astérix chez les Pictes" ou comment passer la main

A moins de vivre dans une grotte coupé du monde, vous savez certainement qu'un nouvel album des aventures d'Asterix était sorti le mois dernier. Après, selon l'intérêt que vous avez porté à l'information, peut être savez vous ou non que ce nouvel album est le fruit du travail d'une nouvel équipe créative même si Uderzo garde toujours un droit de regard.

En bande dessinée franco-belge, selon les cas, la mort du créateur d'une série sonne souvent le glas de cette dernière : Hergé a emporté Tintin dans sa tombe tout comme Hugo Pratt son Corto Maltesse. En effet, chez nous les séries et leurs personnages sont la propriété intellectuelle de leurs créateurs. Cela peut surprendre le lecteur de comics, car aux USA les scénaristes et dessinateurs ne sont que des prestataires rémunérés par un éditeurs pour écrire ou dessiner un nombre donné de numéro des aventures d'un personnage puis passer à un autre. La bas, en effet, les personnages sont la propriété des éditeurs (DC et Marvel par exemple) et non de leurs auteurs mis à part quelques exceptions (Image). Cela existe également dans une moindre mesure chez nous et de temps en temps certains auteurs de leur vivant ou à titre posthume peuvent autoriser leur éditeurs à poursuivre leur travail. Cela a été le cas par exemple pour Blake et Mortimer ou Spirou qui perdurent plus de 70 ans après leur création et le décès de leurs pères respectifs.
Avec ce nouvel album la série d'Asterix rejoint cette dernière catégorie.

La série est née dans les pages du journal Pilote en 1959. Ses géniaux auteurs, Goscinny à la plume et Uderzo au dessin vont réaliser ensemble 25 albums tous plus meilleurs les uns que les autres. Goscinny avait l'art de traduire les travers de notre société moderne dans les aventures d'Asterix et maniait un humour fin et subtil. Uderzo quand à lui illustrait avec brio ces aventures. Malheureusement, ironie de la vie, Goscinny décède en 1977 d'une crise cardiaque lors d'un test d'effort chez un cardiologue.
Pour moi, c'est à partir de là que le série à dégringolé. En effet, Uderzo, souhaitant continuer à faire vivre la série, a alors décidé de prendre la double casquette de scénariste-dessinateur. Si le dessin était toujours égal à lui même, les scénarios avaient eux perdu leur profondeur sociale pour devenir bien plus basique. Le rythme de parution va alors sérieusement baisser car on passe de un à deux albums annuels du temps du duo à 8 albums en 25 ans (de 1980 à 2005). La série à même failli s'arrêter purement et simplement, tout au moins pour l'aspect bande dessinée, le merchandising continuant lui (cinéma, dessins animés, jouets, etc...). 
En effet, en 2005, Uderzo voulant sûrement rajeunir son personnage décide de sortir "Le ciel lui tombe sur la tête" où il raconte une invasion par des extraterrestres du village gaulois avec un mélange indigeste de manga et de Disney. Les critiques impitoyables (mais malheureusement justifiées) de l'époque avaient alors profondément attristé Uderzo qui avait alors décidé de raccrocher les gants.

C'est donc, avec surprise et curiosité, que j'ai appris en début d'année que Uderzo avait pris la décision de passer la main à une nouvelle équipe créative pour continuer les aventures d'Asterix. Au scénario arrive donc Jean Yves Ferri (qui a entre autre déjà travaillé avec Larcenet sur Le retour à la Terre) et au dessin Didier Conrad (apparemment un dessinateur connu mais pas par moi).

Alors de quoi parle cet album ? Et bien, on revient ici à l'une des bases des récits d'Asterix à savoir la découverte d'autres pays et de leur culture. Ici c'est la Calédonie (Écosse) et ses Pictes. L'histoire en elle même n'est pas super originale : un picte vient s'échouer sur les plages du village de nos héros et ces derniers vont l'aider à rentrer chez lui pour retrouver son trône et sa fiancée. L'histoire est assez basique et ultra prévisible. Ne vous attendez surtout pas à être surpris part un twist du scénario car il n'y en a pas. Néanmoins, l'histoire se révèle plus agréable à lire que celles des albums de ces 30 dernières années. L'humour est très présent par le biais de répliques faisant mouche. Si l'on ne retrouve pas encore la qualité d'un Goscinny on s'en rapproche tout de même. Le dessin n'est pas si mal que cela même si je pense qu'il faudra encore un ou deux albums pour être parfaitement maîtrisé. Globalement le style est quasi identique à quelques cases près de celui d'Uderzo.

En conclusion, sans être un chef d'œuvre, ce nouvel album est assez sympathique à lire et laisse espérer que cette grande licence qu'est Astérix pourrait renaître de ses cendres. J'espère que d'autres albums sortiront avec un style qui gagnera en maîtrise.

samedi 2 novembre 2013

Nos années Récré A2 : 1978-1988

Si vous êtes né entre 1970 et 1980 ce livre devrait vous intéresser.
En effet, cet ouvrage arborant fièrement le logo de l'émission emblématique Récré A2 se propose de vous faire revivre une décennie de programme jeunesse à la télévision française.
L'auteur, Sébastien Carletti, est un habitué de l'exercice car il est déjà le papa de deux superbes ouvrages à savoir : Nos jouets 70-80 : de Barbie à Transformer et Nos années Strange : 1970 à 1996. Ces deux livres étaient de splendides encyclopédies chronologiques respectivement sur l'univers des jouets et celui des comics à destination des adultes nostalgiques nés à cette époque.

Dans ce nouvel ouvrage, Sébastien Carletti reprend sa recette avec brio en nous proposant de parcourir de façon chronologique 10 années de programme jeunesse française toutes chaînes confondues. Le fil blanc de ce livre est l'émission phare de cette décennie à savoir Récré A2. L'histoire s'ouvre avec le démarrage de l'émission sur la deuxième chaîne en 1978 pour s'achever en 1988 date où, suite à une série de désaccord, les stars de l'émission, dont Dorothée, claquent la porte pour rallier TF1 où ils créeront le Club Dorothée qui sera la référence d'une nouvelle génération de téléspectateurs.

L'auteur nous fait donc remonter le temps trimestre par trimestre détaillant les grilles des programmes des différentes chaînes. Le livre n'est pas pour autant un simple listing des programmes de l'époque. En effet, il nous raconte l'envers du décor avec les luttes entre les chaînes ou les animateurs, les polémiques soulevées par certains programmes, le périple de certaines séries pour arriver à l'antenne, etc...
Au fil des pages il s'arrête sur certains des programmes phares (Goldorak, Candy, Heidi, Albator,...) pour nous raconter l'histoire de leur création et de leur adaptation (voir censure). Il nous résume leurs intrigues et pour les plus curieux il nous propose en retournant le livre de découvrir le résumé de leurs derniers épisodes histoire de savoir comment ces séries finissaient.

En 10 ans on assiste à une réelle transformation des programmes où clairement les impératifs de rentabilité et publicitaires vont prendre le pas l'aspect éducatif, où les productions françaises vont quasiment disparaître au profit des dessins animés japonais, où l'ambiance enfantine et naïve va s'effacer face à une violence certaines, etc...

Alors que faut il en penser ? Clairement si vous n'avez pas grandi pendant cette période le livre risque de vous ennuyer. Dans le cas contraire c'est une véritable madeleine de Proust et vous allez vous rappeler avec tendresse telle ou telle émission qui aura illuminé vos fins d'après-midi ou vacances. 
Personnellement, ayant été enfant pendant cette période (j'y suis passé de l'âge de 7 à 17 ans) je suis clairement le cœur de cible. Fautes d'amis de mon âge je partagé mon temps libre entre la télé et les livres.
A la lecture je me suis rendu compte que pour les premières années traitées je connaissais pour ainsi dire tout. Il faut dire qu'à l'époque (fin 70/début 80) les émissions n'étaient pas légion. 
En revanche au fur et à mesure des années et du développement du marché de plus en plus de programme me sont inconnus. Il faut dire aussi que, pour ceux qui s'en rappellent, on passait moins de temps devant la télé à l'époque et en plus les magnétoscopes n'existaient pas ou étaient trop chers. 
Après en grandissant j'ai un peu laissé tomber les programmes pour enfants au profit des séries télé américaines qui arrivaient en masse et ce notamment avec l'arrivée de deux nouvelles chaînes : La 5 et M6. 

En conclusion, ce livre est très agréable à lire et bourré d'anecdotes. Qui plus est, il est superbement illustré par de nombreuses photos tirées des différentes émission. 
Tout au plus je lui reprocherais d'être un peu trop rapide par moment là où j'aurais vraiment aimer trouver plus d'informations sur certains programmes dit mineurs et également de manquer un peu de légèreté car par moment sa lecture peut être un peu aride.

vendredi 1 novembre 2013

Saga tome 1 et 2

De temps en temps, au grès de mes lectures, il m'arrive de tomber sur une petite perle. Quand je dis perle, je ne veux pas nécessairement parler de chef d'œuvre, mais plutôt d'une œuvre tellement originale dans sa partie qu'il y a un avant et un après. Saga est une de ces perles.

Il s'agit d'une série comics américaine en cours qui est publiée depuis 2012 chez Image et dont le deuxième recueil vient de sortir en français chez Urban Comics sous leur label Indies. Au scénario de ce comics on retrouve Brian K. Vaughan à qui l'on doit déjà plusieurs œuvres super héroïques chez DC et Marvel mais surtout, et c'est pour cela que je l'apprécie, les géniales séries Y - The last man et Ex Machina ou bien le one shoot Pride of Baghdad. C'est un scénariste de talent que j'aime beaucoup pour la richesse et la subtilité de ses intrigues. Il s'adjoint ici au dessin le crayon de Fiona Staples qui nous livre ici sa première œuvre majeure.

À la base l'histoire de Saga n'est pas d'une grande originalité, ce qui m'avait jusqu'à présent dissuadée de la lire malgré les nombreuses critiques élogieuses. Il faut dire que le pitch de base peut faire peur avec une resucée de l'histoire de Roméo et Juliette à la sauce Space Opéra. Mais très vite on découvre que cette histoire est bien plus riche que cela.
Ici pas de longue présentation expliquant qui est qui ou qui fait quoi : l'histoire démarre sur les chapeaux de roue. On assiste à une scène d'accouchement dont les deux protagonistes sont les héros de l'histoire. On se rend vite compte qu'ils sont tout deux issus de races différentes : l'homme est affublé de corne de bélier et la femme arbore une paire d'aile d'insecte. À peine l'enfant né deux troupes de soldat débarquent pour les tuer et la fuite démarre.
Reprenant l'antagonisme propre à Roméo et Juliette, l'auteur remplace l'affrontement de deux familles par celui de deux races extra terrestres se livrant à une guerre sans fin. D'un côté il y a la Couronne, dont fait partie l'héroïne Alana, peuple ailé basé sur l'usage de la technologie, et de l'autre les Luniens, race du héros Marko, peuple cornue dont la civilisation est basée sur la magie. Les deux héros, anciens soldats déserteurs, sont tombés amoureux l'un de l'autre et on laissé tomber leur camps pour avoir un enfant. Les chefs des deux camps redoutant l'impact que pourrait avoir l'annonce de la naissance d'un tel enfant lancent à leur poursuite des militaires et des chasseurs de prime. Je n'en dirais pas plus de peur de gâcher le plaisir de lecture de futurs lecteurs.

Dit comme cela on pourrait craindre le pire avec une histoire racontée 100 fois, mais les deux auteurs nous livrent ici une ré interprétation riche en couleur et super originale. Les personnages ne sont pas manichéens et au fil des numéros (6 par album) on va découvrir leurs histoires et leurs motivations. Le récit est racontée par une voix off qui est celle du bébé qui se remémore le récit de sa petite enfance. L'humour et l'absurde sont constamment présent même si c'est avec beaucoup de subtilité aussi bien dans les textes que dans les dessins.
Le récit est parfaitement maitrisé et Vaughan déploie lentement mais sûrement son intrigue.
Le dessin de Staples est un vrai bonheur tant au niveau du trait que des couleurs. Il fait d'ailleurs plus penser au style franco-belge qu'au comics.

Comme je le disais plus haut la série cumule les critiques élogieuses et les prix (Eisner, Hugo, Harvey,...). Je pense qu'après ces quelques lignes vous aurez compris combien j'appréciais cette toute jeune série dont j'ai hâte de voir les volumes s'aligner dans ma bibliothèque.